24 juin 2007

La grande arnaque du logement social avec la BADH, la BMCI et la SOCOGIM


Après la grande arnaque de la Banque de l’Habitat (BADH) et de la SOCOGIM au sujet des logements sociaux qui ont vu leurs prix doublés, c’est autour de la BMCI et de la SOCOGIM, toujours elle, de taper encore plus fort.

Il y a quelques années, un promoteur immobilier m’a amené en visite guidée dans ces logements dits sociaux à l’ouest de Tevragh Zeina pour voir comment dans notre pays des choses pareilles peuvent exister au vu et su des pouvoirs publics et sans que le citoyen soit averti et protégé. La construction et l’état des logements en cours de finition étaient lamentables: murs déformés, portes et fenêtres ravagées par la rouille, matériaux de construction non adaptés à ces zones salées etc.
En visitant ces lieux et ces constructions uniformes de cités fantômes, j’avais une vision d’horreur et de grand gâchis en pensant que dans quelques années tout va s’effondrer comme le quartier dit « Las Palmas » de Sebkha (5ème arrondissement), il y a une bonne dizaine d’années auparavant en engloutissant les économies de centaines de pauvres citoyens.

L’arnaque vient d’atteindre son paroxysme avec les logements construits sous la direction de la SOCOGIM en convention avec la BMCI.
Des centaines de cadres moyens et fonctionnaires qui ont souscrit en 2002-2003 des contrats stipulant qu’au bout de 2 ans ils deviendraient enfin propriétaires se sont retrouvés floués.
Il était convenu qu’ils payaient un acompte de 2 millions d’UM et que la maison coûterait en définitive 6 millions d’UM au terme du contrat.
Mais ils ne vont pas être à leur première surprise en trouvant qu’au bout de 2 ans rien n’a avancé et pire, la somme totale due a été revue à la hausse à plus de 9 millions d’UM soit 50% d’augmentation et ce sans tenir compte des chiffres de l’inflation et des règles élémentaires de tout contrat.
Plus encore, l’ancien directeur des crédits à la BMCI, responsable du projet au départ s’est retrouvé à la tête d’une société fictive responsable du suivi du projet…
Ces jours-ci, on apprend, une fois de plus, que les maisons seront livrées aux clients mais en payant en tout plus de 14 millions d’UM soit 130% de plus que le prix fixé par le contrat initial!
Avec la BADH, c’était 7,2 millions pour 3,9 millions initialement (85% d’augmentation).

Des arnaques que l’Etat laisse faire et même approuve, par l’entremise d’une société lui appartenant, comme avant et pendant la Transition et maintenant sous l’ère démocratique.
Il faut savoir que ces constructions ont bénéficié surtout aux hommes d’affaires et aux hauts fonctionnaires qui ont eu chacun un lot de plusieurs maisons, sur des prête-noms comme toujours, avant que les intéressés eux-mêmes aient pu se retourner. Il a fallu faire des extensions par la suite devant les timides protestations des ayants droit. C’est ainsi que des personnes non concernées par les logements sociaux et loin de là, Roumouz El Vessad pour la plupart et richissimes déjà, se sont retrouvées sur la liste des propriétaires. Qui nous dit qu’elles ne sont pas inscrites aussi dans les Kebbas ?
Tout est possible tant qu’il n’y a pas une vraie volonté politique de changement et des sanctions exemplaires.

On apprend qu'une Haute Cour de justice sera bientôt en place pour juger, éventuellement, le Président et le Gouvernement. C'est tout simplement ridicule quand des hommes d'affaires et des fonctionnaires corrompus et connus sont intouchables.
Le peuple peut toujours attendre dans la basse-cour...


Paru sur CRIDEM

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