31 octobre 2007

Une pensée pour Habib Ould Mahfoudh

Le 31 octobre 2001, tu nous quittais …
Comment ne pas penser à toi en ce jour, un mercredi aussi, de la première manifestation de l’opposition de l’ère de la démocratie « guidée » dans laquelle on nous a fait entrer comme une offrande de nos « gardiens », tuteurs autoproclamés.
La dernière fois qu’on s’est quitté, c’était le 30 octobre 2001, tu étais sur ton lit d’hôpital, nous avons parlé un peu, tu étais extenué, somnolent sous l’effet des médicaments mais tu pouvais toujours esquisser un sourire à tous tes visiteurs…
C’est ce sourire que je garde toujours en mémoire.
En cet automne parisien, où le son des cloches de Notre-Dame, à quelques mètres, pénètre dans les chambres, même des soins intensifs, couvrant ta faible voix, on t’entendait, on n’entendait que toi…
« Je dirai quelques mots sur toi, comme écrivait Saint-Exupéry parlant de son camarade Guillaumet, mais je ne te gênerai point en insistant avec lourdeur sur ton courage ou sur ta valeur professionnelle. C’est autre chose que je voudrais décrire… »
La démocratie en marche. Eh oui, la démocratie !
Tu fus avec un groupe d’amis des précurseurs de la libre expression en quittant vos emplois ingrats de professeurs d’enseignement secondaire dans un pays livré aux prédateurs. Le créneau était libre, voire désert, car il n’y avait pas de journalistes ou si peu, souvent dans le giron du pouvoir en place quel qu’il soit.
Ce fût Mauritanie Nouvelles, El Bayane puis Le Calame… Une vraie épopée avec la fameuse rubrique hebdomadaire Mauritanides. Pour l’enfant du Nord qui a grandi dans l’Iguidi, ce berceau de la parole non dite ou parole-parabole, c’était là une autre forme d’expression. La vraie Mauritanie défilait enfin pour le lecteur amusé mais aux traits de plus en plus graves car la vérité, qui s’étalait au fil des lignes, était amère. La dictature et la libre expression surveillée formaient un couple impossible. Quand c’étaient des plaies ouvertes qui se découvraient, c’étaient des saignées thérapeutiques pour certains…
Je reviens à l’hôpital en parlant de toi, je ne sais pourquoi…
Ils étaient tous là, tes amis et tous ceux qui te connaissaient. Même tes « victimes » étaient peinées.
Tout le monde t’a fait un dernier coucou devant l’amphithéâtre de l’hôpital, l’Hôtel-Dieu, avant que tu ne retrouves pour toujours ta terre de Mauritanie.
Depuis ton départ, le régime n’a pas changé malgré les formes et quelques soubresauts.
Ce mercredi 31 octobre est un test pour la démocratie dont tu as été un des promoteurs.
Une mobilisation sans précédent est attendue pour faire bouger « les masses inertes », pour que la démocratie soit un fait, une réalité et ne s’arrête pas à des élections biaisées.
La prise de conscience générale précède le changement qui entraîne inéluctablement l’expression libre sans contrainte féodale, tribale ou ethnique du citoyen.
La Mauritanie de demain est toujours possible… Et je revois ton sourire.
Merci Habib !

Yanis

Publié dans "Hommage pour Habib Ould Mahfoudh" sur www.canalh.blogspot.com

15 octobre 2007

Le refus exprimé du parti du Président : un constat inavoué d’échec de la démocratie ?

Depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, le microcosme politique mauritanien ne parle que du futur parti du Président qui verra sans doute le jour avant la fin de l’année 2007.
L’opposition et un parti de la majorité présidentielle (de l’ancienne coalition de l’opposition) déclarent leur opposition à la création d’un tel parti qu’ils présentent comme un futur parti-Etat.
Pourtant si les candidats non indépendants notamment Ahmed Ould Daddah ou Messoud Ould Belkheir avaient gagné l’élection présidentielle, est-ce qu’on aurait appelé à la dissolution du RFD ou de l’APP parce qu’ils seraient devenus des partis-Etat ?
Vu des pays des vieilles démocraties occidentales, on pourrait penser là à un totalitarisme politique indécent pour des partis politiques surtout d’opposition et ayant souffert par le passé de l’interdiction, entre autres. Les dirigeants du RFD et de l’APP, notamment, en savent quelque chose...
En fait, tout ce déchaînement de passion et de commentaires est tout simplement l’aveu de l’échec du processus de démocratie.
Le pouvoir en fait appartient toujours à une nébuleuse de l’ancien régime qui était organisée autour du parti-Etat, le PRDS, et dans les postes névralgiques de l’armée, qui est chez nous depuis 1978, tout sauf la grande muette.
L’APP qui est actuellement au coté de la majorité présidentielle n’a aucun poids politique en réalité: 5 députés sur 95 (6%) et un accord du Président qu’il peut à tout moment renier comme tout accord politique. En effet, les accords avec Messoud Ould belkheir ou Zein Ould Zeidane, n’ont de sens que s’ils étaient appuyés par une force au Parlement. Ce ne sont pas les scores du premier tour d’une élection présidentielle qui pèsent dans la pérennité d’un accord politique mais la force de blocage que les partenaires politiques de la coalition au pouvoir peuvent en être capable. L’angélisme en politique est une histoire souvent courte, pour ne pas dire existante...
Le candidat victorieux de la Présidentielle, dit indépendant, n’est pas un candidat indépendant. L’indépendance ce n’est pas ne pas appartenir à un parti politique mais plutôt ne pas être soutenu et lancé par un courant politique ou des forces politiques.
En définitive, le prochain parti du Président sera ni plus ni moins que l’ancienne formation au pouvoir, le PRDS, ses anciens partis satellites (RDU et UDP) et tous les opportunistes de la dernière heure!
Un président sans parti politique ne gouverne que par consensus, une sorte de cohabitation qui ne dit pas son nom et qui ne va pas souvent loin.
On comprend facilement la formation du premier gouvernement hétéroclite d’une nouvelle transition politique, sans aucune base parlementaire, en attendant une nouvelle restructuration après les élections.
La formation du prochain parti va faire une victime dans la majorité présidentielle actuelle : la marginalisation de l’APP puis son départ inéluctable du gouvernement.
Juste après l’investiture du Président des voix de l’opposition ont appelé à la constitution d’un gouvernement d’union nationale. Peine perdue.
Dans l’histoire politique de la Mauritanie, l’idée d’un gouvernement d’unité nationale remontait déjà au premier gouvernement de la Mauritanie formé en 1957 qui comptait 2 ministres sur 8 (avant qu’ils soient 10) du parti de l’opposition, l’Entente de Ould Horma, qui n’avait obtenu qu’un siège sur 24 à l’assemblée territoriale, équivalent de l’actuelle assemblée nationale. Cette fois, ce ne fut pas un gouvernement d’unité nationale mais une coalition d’entre les deux tours de la Présidentielle. Le destin des 2 gouvernements provisoires est sans doute le même, un échec inéluctable.
Nous sommes en réalité dans une seconde Transition voulue par l’armée et les ténors du pouvoir politique et économique.
Une réconciliation nationale dont les règles et le calendrier sont dictés par l’ancien pouvoir est lancée permettant de rassurer tout le monde et surtout de ne pas faire de vagues.
En jargon plus brut : rien n’a changé, on arrondit les angles ! C’est sans doute une vision politique mais ce n’est pas ce que des centaines de milliers de mauritaniens, qui ont voté naïvement pour Sidioca, attendaient de la nouvelle ère démocratique.
On ne refera pas l’élection présidentielle de 2007, mais chacun peut avoir son opinion et je persiste à dire, comme avant l’élection, que le pouvoir actuel n’est pas l’espoir d’un changement attendu pour la Mauritanie.
Toutes les affaires actuelles et les approximations politiques en peu de temps, après c’est vrai une période de Transition calamiteuse sur le plan économique (l’audit de la Transition attend toujours), ne sont pas pour nous rassurer, pardon rassurer le peuple que nous sommes et pas les anciens pontes ou les responsables qui traînent des casseroles pour ne pas dire parfois des cadavres…
Quelles propositions alors ? Car c’est cela le plus important. Il ne suffit pas seulement de critiquer.
A mon humble avis, il faut laisser le parti dit parti-Etat se former, c’est la démocratie qui le veut. Au vu des commissions déjà formées, il n’y a pas de surprise sauf pour les naïfs qui ont vu un changement venu d’un homme qui était hier à la retraite et qui depuis 20 ans était hors du circuit politique national.
J’avais dit sur ce forum avant l ‘élection présidentielle que l’espoir de changement ne viendrait que si Sidioca suive l’exemple de l’empereur romain Claude, en créant la surprise : se démarquer de l’emprise de ceux qui l’ont amené à briguer le suffrage universel avant que le peuple, seul détenteur de la légitimité national, lui donne le pouvoir pour 5 ans.
C’est une leçon pour tous les mauritaniens dans l’avenir et c’est à l’opposition d’être plus responsable et de ne pas se mélanger les pinceaux. On est avec le pouvoir ou on est contre le pouvoir, c’est tout. C’est la seule attitude de responsabilité politique.
En démocratie par ailleurs, les syndicats doivent prendre leurs responsabilités et se déterminer par rapport à la politique du gouvernement quel qu’il soit. Les rassemblements et les manifestations sont garantis par la Constitution et doivent être une forme d’expression.
En démocratie, les syndicats doivent s’exprimer et être écouter selon leur mobilisation. Dans les 5 années prochaines, le syndicalisme mauritanien doit renaître et se manifester pour compléter l’ossature d’une véritable démocratie, respectueuse de l’opinion de la majorité et de l’intérêt de tous.
L’important est de rester fidèle à ses convictions et de croire en la Mauritanie, c’est là l’avenir.
Rien n’est perdu, rien n’est gagné, tout reste encore à faire dans le respect des règles démocratiques!

24 juin 2007

UNE PARODIE DE DÉMOCRATIE, L'ÉLECTION DES SÉNATEURS MAURITANIENS DE L'ÉTRANGER.


Pour une parodie de démocratie, une parodie de Nizar.

Aux sénateurs de l’intérieur qui ont voté à ma place, de la part d’un mauritanien de l’étranger.


Merci à vous,
Merci à vous

Assassinée, ma bien aimée, la Démocratie !
Vous pourrez dès lors
Sur la tombe de la martyre
Porter votre funèbre toast

Assassinée la Démocratie !
Est-il un peuple au monde,
-Excepté nous-
Qui assassine l'espoir ?

Ils t'ont tuée, Démocratie !
Quel peuple africain et arabe
Celui-là qui assassine
Le chant des rossignols !

Il n'y a plus que des meutes tuant des meutes,
Des renards tuant des renards,
Et des araignées tuant d'autres araignées

Au cours de l'instruction je dirai :
Le voleur s'est déguisé en sénateur,
Au cours de l'instruction je dirai :
L’ancien guide bien doué n'était qu'un vilain courtier

Démocratie, toi la martyre, toi le poème,
Toi la toute-pure, toi la toute-sainte
Le peuple de Mauritanie émigré
cherche sa reine des yeux,
Rends donc au peuple son salut !

Avons nous été injustes à ton égard
En s'éloignant de nos contrées chères ?
Nouakchott chasse chaque jour l'un de nous,
Nouakchott chaque jour court après sa victime

Démocratie !
Sommes-nous une fois encore
Retournés à l'époque de la Jahilia ?
Voilà que nous revenons à l'ère de la dictature

Ils t'ont tuée au Sénat
Comme n'importe quelle autre biche,
Après avoir tué le verbe

Je dirai au cours de l'instruction
Que je connais les noms, les choses, les prisonniers,
Les martyrs, les pauvres, les démunis

Je dirai que je connais les bourreaux qui ont tué ma bien aimée
Je reconnais les figures de tous les traîtres

Je dirai que leur vertu n'est que prostitution
Que leur piété n'est que souillure

Je dirai que notre combat pour toi est pur mensonge
Et que n'existe aucune différence
Entre politique et prostitution

Je dirai au cours de l'instruction
Que je connais les assassins

Je dirai que notre siècle mauritanien
Est spécialisé dans l'égorgement du jasmin,
Dans l'assassinat de tous les prophètes,
Dans l'assassinat de tous les messagers

Même les yeux noirs
Les sénateurs les dévorent
Même les tresses, mêmes les bagues,
Même les bracelets, les miroirs, les jouets,
Même les étoiles ont peur de ma patrie

Et je ne sais pourquoi,
Même les oiseaux fuient ma patrie

Et je ne sais pourquoi,
Même les étoiles, les vaisseaux et les nuages,
Même les cahiers et les livres,
Et toutes choses belles
Sont contre la Mauritanie

Je dirai au cours de l'instruction
Comment ma biche fut tuée
Par l'épée des Roumouz El Vessad

Tous les bandits, de l’Azawad à l'Atlantique
Détruisent, incendient, volent,
Se corrompent, agressent, violent les lois
Comme le veulent les Roumouz El Vessad

Tous les chiens sont des agents
Ils mangent, se soûlent,
Sur le compte des Roumouz El Vessad,
Aucun grain sous terre ne pousse
Sans l'avis des Roumouz El Vessad

Pas un enfant qui naisse chez nous
Sans que sa mère un jour
N'ait visité la couche d’un enfant des Roumouz El Vessad,
Pas une tête ne tombe sans ordre des Roumouz El Vessad

Les faux prophètes sautillent
Et montent sur le dos des peuples,
Mais n'ont aucun message !

Les vilains sénateurs sauront un jour
Qu'ils ont tué notre bien aimée, la Démocratie...




NB: Roumouz el Vessad: ceux qui ont pillé et pillent encore la Mauritanie, notre pays, "les symboles de la gabegie" (en arabe) et de la déliquescence de l'Etat.


Paru sur www.canalh.blogspot.com et CRIDEM


PS:
27/06/2007: OUVERTURE LIBRE DES COMMENTAIRES CE JOUR
La grande arnaque du logement social avec la BADH, la BMCI et la SOCOGIM


Après la grande arnaque de la Banque de l’Habitat (BADH) et de la SOCOGIM au sujet des logements sociaux qui ont vu leurs prix doublés, c’est autour de la BMCI et de la SOCOGIM, toujours elle, de taper encore plus fort.

Il y a quelques années, un promoteur immobilier m’a amené en visite guidée dans ces logements dits sociaux à l’ouest de Tevragh Zeina pour voir comment dans notre pays des choses pareilles peuvent exister au vu et su des pouvoirs publics et sans que le citoyen soit averti et protégé. La construction et l’état des logements en cours de finition étaient lamentables: murs déformés, portes et fenêtres ravagées par la rouille, matériaux de construction non adaptés à ces zones salées etc.
En visitant ces lieux et ces constructions uniformes de cités fantômes, j’avais une vision d’horreur et de grand gâchis en pensant que dans quelques années tout va s’effondrer comme le quartier dit « Las Palmas » de Sebkha (5ème arrondissement), il y a une bonne dizaine d’années auparavant en engloutissant les économies de centaines de pauvres citoyens.

L’arnaque vient d’atteindre son paroxysme avec les logements construits sous la direction de la SOCOGIM en convention avec la BMCI.
Des centaines de cadres moyens et fonctionnaires qui ont souscrit en 2002-2003 des contrats stipulant qu’au bout de 2 ans ils deviendraient enfin propriétaires se sont retrouvés floués.
Il était convenu qu’ils payaient un acompte de 2 millions d’UM et que la maison coûterait en définitive 6 millions d’UM au terme du contrat.
Mais ils ne vont pas être à leur première surprise en trouvant qu’au bout de 2 ans rien n’a avancé et pire, la somme totale due a été revue à la hausse à plus de 9 millions d’UM soit 50% d’augmentation et ce sans tenir compte des chiffres de l’inflation et des règles élémentaires de tout contrat.
Plus encore, l’ancien directeur des crédits à la BMCI, responsable du projet au départ s’est retrouvé à la tête d’une société fictive responsable du suivi du projet…
Ces jours-ci, on apprend, une fois de plus, que les maisons seront livrées aux clients mais en payant en tout plus de 14 millions d’UM soit 130% de plus que le prix fixé par le contrat initial!
Avec la BADH, c’était 7,2 millions pour 3,9 millions initialement (85% d’augmentation).

Des arnaques que l’Etat laisse faire et même approuve, par l’entremise d’une société lui appartenant, comme avant et pendant la Transition et maintenant sous l’ère démocratique.
Il faut savoir que ces constructions ont bénéficié surtout aux hommes d’affaires et aux hauts fonctionnaires qui ont eu chacun un lot de plusieurs maisons, sur des prête-noms comme toujours, avant que les intéressés eux-mêmes aient pu se retourner. Il a fallu faire des extensions par la suite devant les timides protestations des ayants droit. C’est ainsi que des personnes non concernées par les logements sociaux et loin de là, Roumouz El Vessad pour la plupart et richissimes déjà, se sont retrouvées sur la liste des propriétaires. Qui nous dit qu’elles ne sont pas inscrites aussi dans les Kebbas ?
Tout est possible tant qu’il n’y a pas une vraie volonté politique de changement et des sanctions exemplaires.

On apprend qu'une Haute Cour de justice sera bientôt en place pour juger, éventuellement, le Président et le Gouvernement. C'est tout simplement ridicule quand des hommes d'affaires et des fonctionnaires corrompus et connus sont intouchables.
Le peuple peut toujours attendre dans la basse-cour...


Paru sur CRIDEM

09 juin 2007

CHRONIQUE DE SOCIETE: LE SECTEUR DU TRANSPORT ROUTIER VU PAR UN CITOYEN

Un constat affligeant

Le secteur du transport, notamment du transport routier, est le grand malade de l’économie mauritanienne. Il a été toujours délaissé par les pouvoirs publics. La mafia de la FNT (la Fédération Nationale des Transports) et la police, sous sa coupe, en ont fait ainsi leur domaine privé.

L’état des routes du ressort d’un autre département ministériel (!), celui de l’Equipement, n’a pas arrangé la situation pour la population.

Le nombre d’accidents, de blessés et de morts est une vraie hécatombe pour une population de 3 millions d’habitants et un parc automobile dérisoire. Il suffit de voir le nombre de personnalités connues qui sont décédées ou ont été gravement blessées ces dernières décennies dans un accident sur nos rares routes : Jiddou O. Salek, Ahmed O. Minnih, Med O. Sidi Ali, Sow Abou Demba, Pr Med O. Ahmed Aïcha, Med Lemine O. Ahmed, Saidou Kane etc.

La liste est longue malheureusement. Encore plus longue de citoyens lambda fauchés parfois dans la fleur de l’âge. Pourtant, l’Etat a toujours laissé ce département dans la misère et le désintérêt.

C’est ainsi que les auto-écoles sont inexistantes et celles qui ont pignon sur rue possèdent des épaves de Renault 5 avec des moniteurs sans formations ni compétences.

Le permis de conduire est lui-même l’objet d’une vente aux enchères où le plus offrant le décroche sans problème et sans même se présenter. Et tout le monde le sait et personne ne réagit. En fait, la règle est d’obtenir le permis puis d’apprendre par la suite à conduire souvent dans un véhicule de l’Etat…

C’est ainsi que la route de la plage (notre corniche) et l’espace devant le stade olympique sont devenus les champs privilégiés de nos apprentis conducteurs.
L’inexistence de signalisation et le fait que 90 % des automobilistes n’ont jamais appris les rudiments du code de la route a fait qu’une seule règle est appliquée ou plutôt acceptée : la priorité à droite.

Même aux ronds-points, faits pour rendre la circulation plus fluide, vous êtes obligés de laisser passer la voiture qui y entre ! Ainsi les embouteillages sont monstres aux heures de pointe.

Il paraît qu’il y a quelques années au moment de la floraison des ronds-points à Nouakchott (une autre façon de détourner l’argent public), une campagne a été menée par la police routière pour expliquer que dans les ronds-points la priorité est à gauche (comme partout dans le monde à de rares exceptions), ce qui répond à la logique mais rien n’y a fait.

Les voitures étaient ainsi bloquées dans les ronds-points et bloquaient par la même la circulation qui devait être plus fluide… Le carrefour Madrid est l’exemple même de cette anomalie et de l’abandon de l’Etat.

Entre les agglomérations urbaines (notamment sur la route de l’Espoir ou plutôt de la mort), les dépassements se font au niveau des montées et les camions la nuit se garent sur la chaussée sans aucun feu arrière. Ces camions de la mort appartiennent à la FNT et un forfait est payé à la police et à la gendarmerie pour ne pas répondre aux normes minimales de circulation (feux en bon état, existence de rétroviseurs, respect de la charge, respect des temps de repos pour les chauffeurs etc.).

Un petit témoignage de citoyen en visite un jour au ministère

Au ministère du transport, il y a quelques années, je suis venu pour chercher à immatriculer une voiture d’occasion que je venais de payer comme étudiant à l’Etranger car il est impossible à un jeune cadre ou fonctionnaire de se payer une bagnole et les crédits n’existent pas ou sont insignifiants et avec des taux scandaleux et usuriers. Elle était presque toute neuve comparée à une grande partie du parc automobile...

Le matin, je me suis présenté au bureau dit, après avoir payer 402 000 UM à la douane comme le stipule les textes. Le monsieur gentil qui n’a accueilli avec le sourire m’a dit que les immatriculations sont closes pour ce jour et que je pouvais passer demain. Naïf comme je suis, je me présente toujours tout seul le lendemain à 9 H 30. Grande fut ma surprise en m’attendant dire que c’est déjà fini pour ce jour. Je me permis de dire que je suis pourtant venu assez tôt et qu’il ne me semblait pas qu’il y avait du monde, étant le seul devant la porte.

Le monsieur très sérieusement me rétorqua que le nombre maximum de nouvelles immatriculations nationales pour les particuliers par jour était de 5 et que je n’avais qu’à passer demain assez tôt. Je lui répondis que si demain et les jours suivants malgré tous mes efforts, je n’arrivais que 6 ème ou 7 ème, quelle était alors la solution ? Et puis, il me semblait que 5 immatriculations par jour pour toute la Mauritanie était très peu vu le parc automobile…

J’ai rapidement compris que je n’avais rien compris depuis le début. Mes années à l’extérieur m’avait déconnecté des réalités administratives locales. En réfléchissant, je me suis rendu compte que les sourires qui m’accueillaient surpris ne comprenaient pas pourquoi je suis là à demander un droit de citoyen à un service public sans intervention ou bakchich…

En prenant enfin le téléphone et en appelant un ami qui était aussi surpris de mes démarches de citoyen anonyme, j’ai eu le sésame avant midi, signé du même bonhomme qui n’a pas perdu son sourire de fonctionnaire médiocre et laid qui fait penser à un autre fonctionnaire dans "le manteau" de Gogol.

Des responsables ne distinguant pas encore les priorités !

La constitution du premier gouvernement de l’ère démocratique a été marquée par un fait important : le secteur du transport est devenu un département ministériel à part entière. Ainsi, on ne pouvait que penser que notre Président Sidioca et son PM ont vu la gravité de la situation et ont décidé de faire de ce secteur une priorité de leurs mandats.

L’une des premières déclarations du nouveau ministre, M. Ahmed Ould Mohameden, en visite à Nouadhibou, début juin 2007, fut la suivante: « la Mauritanie envisage une nouvelle option économique qui fera de la ville de Nouadhibou un véritable joyau du Sahara et une zone de libre échange qui va concurrencer les principaux pôles économiques mondiaux. »

Et je me mis à penser à Singapour, HongKong… Mais je ne pouvais effacer de ma mémoire les épaves de Renault 5 où nos concitoyens apprennent dangereusement à conduire, ces ronds-points de la honte, ces innombrables accidents qui peuvent être éviter...

Etait-il aussi si déconnecté de la réalité ou était-ce un discours de circonstance ?
Comment un ministre de l’un des pays les plus pauvres du monde en charge d’un secteur en déconfiture peut oublier les vrais et les réels problèmes et commencer à délirer comme s’il était un ministre du G8 ?

Des propositions concrètes et urgentes

Le centième des fonds nécessaires au projet futuriste (sauf pour la drogue, peut être) de Nouadhibou peut sauver des centaines de vies humaines et assainir un département tout entier. Les mesures à prendre apparaissent évidentes.

Je propose les actions suivantes comme des priorités à court terme qui ne peuvent pas attendre:
- Une campagne nationale de sensibilisation sur la conduite routière.
- Une campagne nationale de signalisation routière logique et optimale (l’aide de spécialistes étrangers est nécessaire).
- La reforme du permis de conduire et l’obligation d’être inscrit dans une auto-école.
- La fermeture des auto-écoles actuelles et le passage devant une commission pour l’obtention d’un nouvel agrément.
- Les routes interurbaines : obligation d’avoir les feux en bon état (avant et arrière, notamment ces feux souvent oubliés de stop qui s’allument quand on touche à la pédale de frein) et des rétroviseurs ; c’est à la police et à la gendarmerie qui sont partout à ne rien faire sur ces axes de le vérifier surtout pour les voitures de transport en commun.
- Les routes urbaines : suppression progressive sur 2 ans des « cars rapides », ces autres cercueils irrespectueux des pauvres citoyens ( et création de vraies sociétés de transport répondant aux normes minimales de sécurité), interdiction des épaves de taxis et confinement des charrettes et des animaux de trait à des zones déterminées avec les maires, ville par ville.

Voilà 6 mesures peu coûteuses pour l’Etat et le citoyen qui sont de l’ordre de l’urgence du secteur des transports routiers. Après cela, le gouvernement peut se permettre même de participer à la prochaine conquête de la planète Mars…


Yanis sur le blog: www.canalh.blogspot.com (commentaires sur le blog canalh)

23 mai 2007

Le renouvellement de la classe politique : la seule solution d’avenir pour instaurer une vraie démocratie en Mauritanie.

L’avènement de la démocratie en Mauritanie, en 2007, a suscité beaucoup d’espoir. Tout permettait de croire que la politique ne devrait plus être comme avant d’où le renouvellement de la classe politique attendu.
Le constat à l’issue des différentes élections et après la constitution de l’équipe gouvernementale est tout autre.
A vous de juger :
- Le Président de la République : un ancien ministre sous Mokhtar O. daddah, il y a près de 35 ans et un ancien ministre du dictateur déchu O. Taya.
- Le Premier ministre : un ancien conseiller économique du dictateur déchu et un ancien gouverneur de la BCM avec rang de ministre sous le même régime.
- Le président de l’Assemblée Nationale : un ancien ministre sous O. Taya.
- Le président du Sénat : un ancien ministre de O. Taya.
- Le chef de file de l’opposition : un ancien ministre de Mokhtar O. Daddah, il y a plus de 30 ans.
- Deux ministres de l’ancien régime qui n’ont marqué leurs passages aux responsabilités que par la gestion de l’incompétence, un ancien ambassadeur chargé de défendre la dictature auprès des instances des droits de l’Homme devenu ministre des affaires étrangères, etc.
C’est ainsi que les mêmes têtes du passé ressurgissent pour nous promettre un avenir meilleur. Seul changement, le mode de casting…
Et on nous parle de curriculum vitae au moment du choix des responsables mais on oublie que ceux qui ont des CV avec une expérience professionnelle actuellement en Mauritanie ont été parachutés une première fois, le plus souvent de rien, et depuis, ils sont « sur orbite », celle des grands postes de l’Etat, au service des différents dictateurs et de leurs lobbies.
Comment voulez vous présenter, par exemple, le CV de l’un des nouveaux ministres qui a été propulsé représentant à l’Unesco puis ambassadeur éphémère dans un pays du Moyen Orient alors qu’il était pigiste à Radio Mauritanie et aurait fait par la suite des études tardives et floues, en Europe de l’Est au moment de l’éclatement de l’URSS… Quand dans le même temps des intellectuels comme Abdelwedoud O. Cheikh, feu Saidou Kane et tant d’autres, moins connus, sont ignorés, écartés, diabolisés et n’ont jamais été sollicités ou appelés aux responsabilités qu’ils devaient naturellement occuper. Seuls les médiocres, les voleurs de deniers publics et leurs acolytes pouvaient se prévaloir d’avoir occuper des postes de décision et donc de prétendre rester aux commandes car ayant l’expérience qu’il faut et quelle expérience !

Il y a comme un deal politique, actuellement, qui ne dit pas son nom entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
On dirait un vilain compromis entre l’équipe Sidioca-ZZ-Belkheir d’une part et les partis de l’ancienne majorité et les indépendants-dépendants d’Ely qui seraient en hibernation pour 5 ans, d’autre part: laissez nous gouverner en appuyant notre politique (pas de motion de censure, votes des projets de lois proposées par le gouvernement) et nous vous laissons en paix (pas d’ouverture de vieux dossiers humanitaires ou économiques, pas de mise en cause des fortunes accumulées sur le dos du peuple, pas d’abolition des privilèges passés).
C’est ainsi que tout semble aller bien en Mauritanie... Pourtant, on assiste à une vraie inversion des rôles : la mafia représente maintenant le peuple et les dits « justes » sont aux commandes !
On peut conclure en fin de compte que la mafia a tout gagné, elle a acquis une légitimité populaire.
C’est toujours très inquiétant et n'augure de rien quand les rôles s’inversent. Hitler aussi avait l’adhésion du peuple allemand en 1933 et Al Capone était aimé dans les faubourgs de Chicago, dans le même temps. Et pourtant on connaît le terreau sur lequel se bâtissent la dictature et la pègre, son terrain de prédilection. En Allemagne, c’était la défaite de 1918 et la crise mondiale de 1929. A Chicago, c’était la corruption et la loi de la prohibition de l’alcool. Chez nous, c’est la dictature des régimes qui se sont succédés jusqu’au summum avec O. Taya, la gabegie, les détournements de deniers publics et le clientélisme.
C'est ainsi qu'en Mauritanie, en 2007, ne pouvaient plus prétendre à être élus dans nos villes, nos villages et nos campements que les mafieux en col blanc, ne pouvaient plus être nommés aux hautes fonctions que ceux qui ont servi sans mérite et se sont servis à satiété…

Les solutions existent et ce n’est pas un travail titanesque. Mais seul le Président élu a la possibilité d’impulser cette dynamique.
Il s’agit de la dissolution tout simplement de l’Assemblée Nationale, la chambre la plus importante du Parlement et la mise à la retraite anticipée de hauts gradés de l’armée et de la police ainsi que de hauts fonctionnaires de l’Etat bien connus (les Roumouz El Vessad). Cela doit se faire au bout de 2 ans au maximum, délai permettant d’asseoir les institutions de l’Etat sur de meilleurs bases et d’affaiblir « le monstre » qui peut avoir toujours des sursauts…
C’est le devoir qui incombe au Président de la République actuel, avant de laisser la place, en 2012, à une nouvelle génération.
Le courage politique, c’est de savoir remettre en cause l’ordre établi et avoir une vision d’avenir. Cela passe inévitablement par franchir le Rubicon, un vrai programme et une révolution douce, nécessaire en Mauritanie.

09 avril 2007

Y-a-t-il encore en Mauritanie de hauts fonctionnaires « honnêtes » ?

A la veille de la passation de pouvoir entre le régime d’exception de la transition et le Président élu, la question des personnes qui seront appelées aux commandes va se poser avec acuité si on veut vraiment être rassuré...
En effet, l’espoir est permis si les futures responsables sont à la dimension des défis qui les attendent : tirer l’économie vers le haut, instaurer la justice, offrir des structures de santé adéquates à tous etc.
L’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut semble être la devise acceptée par tous mais est-ce qu’on peut se permettre de tirer un trait sur la mémoire de la gestion des biens publics jusqu’ici ?
La grande mascarade de la gabegie et des détournements directs ou indirects des deniers publics qui perdure depuis environ 3 décennies ne peut que nous inciter à la méfiance et à regarder les parcours de ces futures responsables pendant toutes ces années.
Essayons pour mieux comprendre d’aller au fond du problème.
Je vous donne un exemple : un cadre chef de service ou directeur dans un ministère percevait jusqu’à tout récemment comme salaire 20 à 30 000 UM (60 à 90 euros) par mois, avec une indemnité de 6 ou 9 000 UM pour la fonction (20 ou 30 euros.)
Je connais certaines de ces personnes qui ne vivent pas pourtant dans la misère apparemment (maison bien meublée, voitures, employés de maison, voyages parfois à l’étranger en dehors du travail), qui se lamentaient sur leur sort et surtout étaient très critiques et à juste titre sur la mafia qui « broutait » au vu et au su de tous.
Je leur ai posé la question (car je n’en fais pas partie, vous l’avez bien deviné) : vous faîtes comment pour vous en sortir (et si bien, c’est sous-entendu) avec des salaires de fonctionnaires de misère ?
Ils m’avaient tous répondu qu’ils s’en sortaient de plusieurs manières :
- Les frais de missions (per diem, il y a même un ministre actuellement de la transition qui porte ce surnom.)
- « Les consultations » (non médicales, rassurez-vous !) ou études commandées en privé par des organismes internationaux, les représentations diplomatiques en Mauritanie ou parfois l’Etat.
- 2 « terrains » ou plus qu’ils arrivent à obtenir (parfois sur plusieurs années) mais qui se vendent assez bien et assez chers.
- Et enfin les petits avantages du poste de responsabilité: les bons d’essence qu’ont peut vendre par paquet, les facilités administratives etc.
Il s’agit là de la grande majorité des hauts cadres du pays dits « honnêtes », c’est-à-dire non impliqués de façon active dans la déliquescence de l’Etat et la gabegie.
Alors voyons voir de plus prêt ces revenus collatéraux ?
Les frais de mission semblent les plus soft mais restent des frais qui sont liés à la mission du fonctionnaire et l’économie faite doit être restituée à l’Etat ou l’institution.
Les « consultations », voilà un mot magique qui a fait son entrée dans les années 90 (avec les institutions monétaires internationales et ce qu’on appelle les « projets », une autre institution…) et qui permet à beaucoup de cadres depuis plusieurs années, ayant des amis « bien placés », pour une petite étude souvent sans importance, d’être payés 300 à 400 000 UM (soit 10 fois le salaire mensuel) non déclarés bien sûr au fisc. Ce sont là des milliers d’exemples de l’étude de Madame Tibéri qui a fait scandale en France, un bon sujet pour des milliers de petites affaires de justice, si ce n’était la Mauritanie de Taya… D’ailleurs les bureaux d’études ( sur papier) ont foisonné dans le même temps, comme par hasard. Je signale tout de même qu’il y a de vrais bureaux d’études mais ils sont encore rares et supportent la concurrence déloyale.
Les attributions illégales de « terrains » sont le summum de ces affaires de vol et de malversation à grande échelle dans le pays. J’ai abordé cette question plusieurs fois sur nos blogs mais personne n’avait fait de commentaire. C’est vrai que c’est gênant pour beaucoup de personnes, c’est ainsi qu’on se retrouve détenteur sans aucune explication, mérite ou droit, d’un bien d’une valeur de plusieurs millions d’UM, il y a bien des raisons de ne pas parler de ce sujet tabou quand on a été un bénéficiaire alors que d’autres personnes attendent depuis des décennies...
Enfin, les petits avantages sont insignifiants par rapport à la catégorie précédente mais par les « périodes de soudure », si on peut parler ainsi, quelques paquets de bons d’essence, vendus illégalement aux stations ou donnés pour obtenir un échange d’avantage, sont parfois les bienvenus…
Alors existe-t-il notre haut fonctionnaire « honnête » ?
Ou alors se sert-il tout juste pour vivre dignement en constituant tout seul son « vrai salaire » et pas plus ?
Les dernières augmentations de salaires sont insignifiantes pour éradiquer ce phénomène. En effet, aucune concertation avec les travailleurs n’a été à l’origine de ces décisions prises, comme beaucoup de décisions d’ailleurs, ni aucune étude sur le pouvoir d’achat d’où l’inefficacité de ces mesures.
C’est une grande question qui mérite une concertation générale avec tous les acteurs de la société civile en sachant que c’est la croissance économique et la bonne gestion qui permettent le meilleur partage des ressources.
La mafia des fonctionnaires, celle des gros poissons, c’est une autre dimension par rapport à la grande masse des petits pigeons « picoreurs » de miettes.
Alors devons nous avoir la même attitude pour les 2 groupes? Non.
Si les premiers doivent pour changer leurs manières et devenir de vrais commis de l’Etat obtenir le minimum vital et le salaire juste (c’est l’affaire de l’Etat et du Président élu), les derniers ne doivent pas être renouveler dans leurs fonctions, c’est le minimum, et doivent restituer « les gros lots » qu’ils n’ont pu enfouir car étant en hauteur, sur terre et en béton dur, je parle de leurs châteaux entre autres…
Qu’il est loin le temps (jusqu’au milieu des années 70) où un simple fonctionnaire de l’Etat pouvait s’acheter une voiture neuve (pas un « arrivage », lol) sur crédit sur salaire ! Une dizaine d’années après, c’était devenu inimaginable. C’est là que tout a disjoncté et il nous faut revenir des années en arrière pour rétablir la justice du travail bien récompensé et rejeter ces nouvelles valeurs de la débrouille et de la malhonnêteté qui font loi depuis plus de 20 ans.
Je n’ai pas oublié les hommes d’affaires (car c’est bien d’affaires qu’il s’agit) et les commerçants qui sont dans tout ça les receleurs (avertis, donc ne pouvant bénéficier de circonstances atténuantes) et les corrupteurs.
Alors notre haut fonctionnaire « honnête », notre Job, vous pouvez toujours le chercher et si jamais vous le trouvez ne vous mettez pas au travers de son soleil car c’est tout ce qu’il possède…
Mais, heureusement, notre pays recèle de nombre d’universitaires, de fonctionnaires internationaux (Sidioca en faisait partie), de fonctionnaires tout court relégués au bas de la hiérarchie administrative car « peu sûrs » pour la mafia. Ce sont ceux-là, plus que tous, qui peuvent nous rassurer sur notre avenir et sur la Mauritanie de demain…


Yan


PS: publié sur canalh.blogspot.com (les commentaires sont uniquement sur le blog canalh)

25 mars 2007

UN SECOND TOUR PLEIN D'INCERTITUDES

DES CHIFFRES ET UNE POLE POSITION

Tous les candidats malheureux du 1er tour se sont exprimés sur leurs alliances ou leurs appuis pour le second tour.
Le constat est le suivant : 10 anciens candidats du coté de Sidioca, 7 du coté de Daddah et 1 neutre.

C’est ainsi que Sidioca a un potentiel d’électeurs de 57% et Daddah, 43%.
La question qu’on peut se poser est la suivante : Y aura-t-il un report de voix et dans quelle proportion ?

Tout laisse supposer à l’heure actuelle, au vu de ces chiffres et avant le 25 mars que Sidioca est partant en bonne pole position.

DES QUESTIONS ET UN DEBAT

Qui n’a pas le monopole du cœur, à défaut de ne pas avoir le monopole de nos cœurs ?
Qui regardera l’autre les yeux dans les yeux pour lui dire qu’il n’a jamais rencontré en coulisses un colonel, par exemple, avant de se présenter ou de ne pas avoir prononcer telle ou telle phrase ? Qui appellera l’autre, Monsieur le Président ou s’offusquera de Monsieur le Ministre ou Monsieur le Gouverneur ?


Est-ce que l’éducation zwaya ne va pas prendre le dessus sur la passion et l’engagement dont nous avons besoin pour le premier président de la IIIème République, celui qui doit incarner la rupture politique ? Il faut bien que le débat soit intéressant et ne se résume pas à une lecture de programmes politiques paradisiaques sous forme de monologues. On a déjà vu les « candidats-epsilon » et leurs milliers de maisons ou châteaux (sans eau, ni électricité!) à construire, sans convaincre personne. Les vraies questions nationales doivent être posées permettant de dégager des réponses claires, sans démagogie, ni fuite en avant. Ce débat aura-t-il un poids sur les intentions de votes ? Nous ne le saurons que dimanche prochain.

L’ALTERNANCE OU LE CHANGEMENT ?

Le président dans notre constitution est presque un monarque absolu, ce qui laisse peu de place aux programmes communs de gouvernement qui peuvent à tout moment être gelés. Il ne faut pas oublier qu’il peut dissoudre l’Assemblée Nationale à tout moment et nous savons que cela peut lui permettre facilement, étant en exercice, d’avoir une large majorité par la ruée des ralliements.

Le problème ce n’est pas le changement en lui-même mais l’alternance politique qui est un fondement de la démocratie. On ne croira jamais que le choix du citoyen peut changer quelque chose si ceux qui sont aux commandes depuis belle lurette ne lâchent pas la barre et se retrouvent comme tous les autres, de simples citoyens. L’encrage de la culture démocratique commence par là. Mais, c’est au peuple d’en décider.

L’alternance, ici, ne veut pas dire forcément la victoire de Daddah, elle peut passer par Sidioca aussi s’il arrive à se départir des roumouz el vassad (la racaille politique et les prédateurs de « haut grade de malignité ») et des « hauts dignitaires » du CMJD qui se croient tout permis, notamment de nous manipuler. Pourquoi ne serait-il pas pris par le syndrome de l’Empereur romain Claude ?

SIDIOCA OU NOTRE EMPEREUR CLAUDE ?

Je veux bien vous narrer l’histoire de l’Empereur romain Claude, à ma manière. C’est l’oncle de Caligula. A la mort de ce dernier assassiné par des prétoriens conspirateurs qui savaient qu’il n’avait pas de descendant, il était le seul prétendant au trône. Faible, manipulable, âgé (51 ans, c’était un âge canonique en ce temps là !), Claude était le bon pion à installer le temps que la fièvre de la disparition du défunt empereur sanguinaire, Caligula, s’estompe. Mais il fallait le trouver… Il s’était caché dans un des palais de peur de ce qui pourrait advenir. C’est derrière des rideaux qui bougeaient à force de tremblements que Claude fut retrouvé par une patrouille et ramené pour être introniser sous les regards complices et moqueurs des conspirateurs.

Progressivement, il se mit à la tâche et rapidement tous ses adversaires et les comploteurs furent supprimés sans qu’ils aient eu le temps de voir arriver le danger. Claude, en peu de temps, s’imposa et devint l’un des plus grands empereurs de Rome. ’est pendant son règne que la Maurétanie, par exemple, fut conquise et prospéra. Mais, il y a un mais, c’est son fils adoptif Néron qui lui succéda après avoir été empoisonné par la mère de ce dernier, Agrippine. Et c’est sous Néron que Rome brûla…

Sidioca serait-il notre Claude que certains pensent pouvoir manipuler à leur guise et qui va les écarter tous? Mais c’est la succession qui nous fait peur, tous ces « fils adoptifs », ces petits Néron…


Source: http://canalh.blogspot.com

28 janvier 2007

LE BULLETIN BLANC : UN NOUVEAU CANDIDAT A l'ELECTION PRESIDENTIELLE EN FILIGRANE

Les suffrages exprimés élargis aux bulletins blancs, voilà la grande trouvaille !
En France, dont nous avons copié une grande partie de la constitution et des lois, le vote blanc n'est pas considéré comme un suffrage exprimé et ne rentre pas dans le décompte des voix entre les candidats, notamment du 2ème tour de la présidentielle.
Qu'en est-il en Mauritanie surtout quand on entend parler d'ordonnances de janvier 2007 du CMJD au cours du dernier discours d'Ely ?
Il y a un appel déguisé à un vote blanc au cours de son discours qui est sur le site de l’AMI.
Ce qui est extraordinaire, c'est qu'il participe ainsi aux élections (candidat « blanc » ou « neutre » comme le bulletin) et aux 2 tours de la présidentielle et qu’il peut gagner s'il obtient moins de 10% des voix !
Voilà un schéma très plausible: on est au 2ème tour et il y a 3 bulletins, celui du candidat N°1, celui du candidat N°2 et le bulletin blanc celui d'Ely qui est arrive ainsi au 2ème tour…
A l'issue des élections, le candidat N°1 obtient 47%, le candidat N°2 45% et Ely 8% (bulletins blancs).
Et vous savez qui est le gagnant ? C'est Ely en se présentant comme le sauveur de la Mauritanie, « le cheval blanc », à l'élection suivante, organisée en avril-mai 2007!
Et le tour est joué dans le respect de la fameuse constitution de juin 2006 et des lois scélérates de circonstance.
C'est la dernière découverte de nos juristes laudateurs: intégrer les bulletins blancs dans les suffrages exprimés par une ordonnance CMJDienne qui serait passée inaperçue pour le grand public.
Par ailleurs, est-ce que les bulletins nuls, qui étaient très nombreux au cours des premières élections (10%) ne seront pas aussi comptabilisés comme bulletins blancs par une autre ordonnance de février 2007 pour s'assurer enfin de la nullité de la prochaine élection présidentielle dans le respect des lois, comme on aime maintenant dire?
La seule solution que je vois: demander l'annulation de l'ordonnance ou de la loi organique qui aurait intègré le vote blanc dans les suffrages exprimés.
Comment ? C'est la vraie question qui doit se poser pour nous tous si on veut sauver le processus démocratique qui est déjà bien mal en point.

21 janvier 2007

DEBAT SUR LE RACISME EN MAURITANIE ENTRE JOE (YANIS LE R.) ET UN ANONYME SUR LE BLOG DE X OULD Y (octobre 2005)


Un utilisateur anonyme a dit :

Sans esprit de polémique, je voudrais dire ce que je pense du « retour » éventuel des Flam en Mauritanie pour y exercer l'opposition politique.

Le titre que j'ai choisi peut paraître un jeux de mots mais c'est que dans notre pays, il faut plus que de « jeux de mots » pour tenter de comprendre la situation, car la Mauritanie n'est pas un pays « normal ».

C'est pourquoi, nous devons faire une nette différence entre le Système (c'est-à-dire le carde dans lequel s'exerce le Pouvoir) et le Pouvoir lui-même (c'est-à-dire l'outil par lequel le système s'alimente pour s'affirmer et se perpétuer, ce qui est la finalité de tout système social, mis à part tout jugement de valeur.)

SYSTEME EN PLACE :

C'est une société caractérisée par la discrimination raciale, l'esclavage et le tribalisme, avec leurs conséquences politiques, économiques et sociales sur les individus et collectivités en son sein. Cependant, il faut noter que la cosmogonie de la société mauritanienne fait que ces éléments caractéristiques du Système appellent pour le moins à trois remarques importantes :

1-Le racisme affecte tous les noirs mais pas de la même façon, parce que l'arabisation qui est son outil de confirmation pratique ne devrait « qu'anthropologiquement » affecter les harratines qui se réclament arabes, donc sans grande conséquence pratique pour la majorité d'entre eux (l'esclavage drainant l'autre partie des conséquences)

2-Le tribalisme quant à lui, bien que pratiqué seulement par une composante nationale (l'arabe), affecte l'ensemble de la société.

3-Pour ce qui est de l'esclavage, il ne subsiste pratiquement que dans la composante arabe et n'affecte que les haratines.

Donc on peut dire que la vraie « question nationale » demeurent le racisme, car pratiqué par une partie contre une autre partie, même si ses effets ne sont pas toujours perçus avec la même intensité par tous les noirs (negro-africains et haratines).

Ces trois remarques rendent compte de la complexité du Système mais ne le nient pas dans ses fondements comme tentent de l'accréditer ses tenants.

LE POUVOIR EN PLACE :

C'est un pouvoir qui s'évertue à sauvegarder le Système utilisant tous les moyens à sa disposition, n'hésitant pas à simuler sa « remise en cause » si les nécessités du moment l'exigent. Dans ce contexte, la situation peut se prolonger à l'infini, sauf si intervient la révolte des opprimés : violente ou pacifique. Je sais que le dernier qualificatif prête a contradiction, mais une révolution pacifique est possible, car il y a des précédents dans le monde.

Pour ce qui est de la révolution violente, elle ne peut aboutir que si les forces rebelles ont suffisamment de « moyens » pour mener à terme leur soulèvement. Ses échecs ne doivent pas être interprété comme absence de révolution, sinon comme révolutions qui ont échoués.

Mais il faut reconnaître, que compte tenu même de la complexité décrite plus haut et pour des facteurs exogènes, on en est arrivé à un paradoxe, une sorte d'hybridation qui fait que dans une société où encore persistent des pratiques moyenâgeuses, on parle et « pratique la démocratie », aidé en cela par une conjoncture mondiale imparable (révolution pacifique ?). On assiste alors à l'émergence de groupements politiques qui se dénomment « opposition » certains à l'nterieur du pays et d'autres à l'extérieur.

Ici il convient de noter trois choses : aucun parti à l'intérieur ne remet en cause le système parce que celui-ci ne l'admet pas. Ce ne sont pas tous les partis à l'extérieur qui remettent en cause le Système. Or tous les partis d'opposition remettent en cause le Pouvoir, chose différente Système.

Je vais tenter d'illustrer cela par des exemples :

Quand on tente de remettre en cause le systhème, ce dernier par son pouvoir réagit sans limite. C'est ainsi que pour le simple fait de le fustiger par écrit l'opposant est mis à mort, il est même mis à mort quand il ourdi simplement un complot, et toute personne considérée comme sympathisante potentielle peut subir le même sort (voir les années 86 -91).

Cependant, quand on s'oppose au pouvoir, le système/pouvoir, l'admet, disons le comprend et quelquefois même le tolère voire, l'encourage, même si les moyens utilisés sont violents (voir les cas des officiers Bathistes et Nasseristes qui ont tente ces 15 dernières années de renverser le pouvoir).

C'est que pour le système, il est inconcevable de postuler sa remise en cause, parce qu'il « pense » fondamentalement en terme racial. Cela est d'autant plus vrai qu'il accuse ses détracteurs de son propre mal, de … racisme (voir les Flam- Accusation, dit en passant, fausse et injuste, car quand bien les Flam seraient racistes, ce qui n'est pas le cas, leur racisme ne pourrait être comparable (et termes normatifs et conséquents) à celui des tenants du système, parce que
les Flam n'ont pas le pouvoir).

QUE SE PASSE T-IL ACTUELLEMENT ?

Le « changement » intervenu le 3 Août dernier est important pour les opposants au pouvoir, mais il est insignifiant pour les opposants aux système, dans la mesure ou il intervient simplement pour corriger une grave perversion du pouvoir de Ould taya qui s'était tellement senti puissant qu'il confondait système et pouvoir en un tout, appliquant à ce dernier les recettes du premier, c'est-à-dire ne pas admettre sa
remise en cause.

La CMJD vient donc pour corriger ce « totalitarisme », du Pouvoir mais ne lèvera pas le plus petit doigt pour toucher au Système. Raison pour laquelle d'ailleurs, l'opposition au pouvoir intérieure ou extérieur peut « exercer » sans le moindre risque pour ses membres, comme il a toujours été le cas jusqu'à la dérive de Ould taya. Et ce n'est pas étonnant donc que certains opposants extérieurs prennent le chemin de Nouakchott, une fois cette dérive corrigée.


Il est clair donc qu'il y a effectivement une différence de taille entre ces deux oppositions même si dans leur dans leur discours on retrouve la même « matière à opposition. »

Pour démontrer cela, on va utiliser le cas concret du passif humanitaire qui est une matière à opposition découlant du racisme.
Quand un opposant réel au pouvoir comme OULD DADAH évoque cette question (qu'il omet quelquefois en fonction de son auditoire), il l'utilise seulement contre le pouvoir. Parce que à que je saches il n'a jamais reconnu du racisme en Mauritanie.

Il en est de même, dans une autre mesure pour MESSAOUD, qui pour dénoncer l'esclavage est obligé toujours de le faire de forme transversale (« … chez les Kwars aussi … ») et éprouve de réelles « difficultés » pour fustiger le racisme, en raison de l'outil de l'arabisation par lequel se manifeste celui-ci, ce qui réduit fortement la portée de son message dans les milieux négro-africains (ceci pour ne pas le qualifier seulement d'opposant au Pouvoir comme Ould Dadah). Mais il faut reconnaître que des ces deux personnalités sont des opposants incontestables au Pouvoir, des opposants internes. Leur action est importante et peut aider à la défaite du pouvoir.

Quand aux cavaliers de changement, leur retour au pays, malgré la signature de la déclaration de Dakar rend largement compte de leur opposition au Pouvoir.

En ce qui concerne les Flam on ne peut que les qualifier d'opposants au Système. C'est d'ailleurs par elles que nous est arrivé le vocable système, même si aujourd'hui elles nuancent celui-ci. Et comme le Système n'a pas changé, et que le pouvoir s'est « recentré » depuis le 03 Aout, il est encore plus périlleux pour cette force politique de tenter une opposition intérieure. Car rappelez-vous le Système n'admet pas sa remise en cause sous quelques forme que ce soit !

Une chose est donc s'opposer au Pouvoir comme je l'ai dit, le tolèré, autre chose est de d'opposer au Système, d'où le non retour des Flam qui savent mieux que quiconque le sort réservé aux opposants au système. Cela est tellement facile de comprendre que et si on le comprend pas DEDAHI est toujours à Nouakchott pour vous le rappeler.

Les flam doivent encore rester à l'extérieur non seulement pour une question de solidarité avec les réfugiés, mais pour une question de survie même.

Le combat contre le racisme est un combat de longue haleine, il est presque impossible de le porter à terme en 40 ans.

Il est probable que la chute de ce Pouvoir auquel on doit aider (toutes oppositions confondues) sonne le glas du Système, mais j'ai bien peur qu'il n'en soit pas ainsi, vu l'attitude de l'opposition en général, qui semble engendrer les germes même de la perpétuation du Système.

21 octobre, 2005 17:55

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Un utilisateur anonyme a dit…

C'est intéressant ce que dit notre ami au sujet du pouvoir et du système, c'est une bonne analyse.
Mais en parlant de racisme, il a oublié qu'il y a racisme comme attitude et racisme comme système (Apartheid par exemple, ou peut être pour certains le système de l'état juif d'Israël même si la discussion sur ce sujet est parfois plus passionnel pour certains). Malheureusement le racisme est partout, aux USA, en France etc. mais il y a tjs une possibilité de porter plaintes, de protester... Pour ma part je ne peux pas dire que le système ou les différents pouvoirs en Mauritanie ont institué le racisme en système codifié ou tacite.
L'absence des Flam sur la scène politique est un camouflet et une fuite en avant. J'espère que ce n'est pas la peur des prisons qui les retient de rentrer car ce serait l'occasion pour nous tous qui croyons à une nouvelle ère démocratique de sortir dans la rue et d'adhérer massivement au mouvement, toutes ethnies confondues... Par contre s'ils participent au processus démocratique (commission indépendante et supervision de l'ONU) et obtiennent moins de 1% des voix, on sera très déçu pour eux et ils sauront le vrai poids des idées dans une Mauritanie qui a peut être changée depuis les années de braises 86-91.
Bien sûr que le nouveau pouvoir doit faire la lumière sur les évenements malheureux du passé, de tout le passé et à nous de choisir la solution adaptée à tous et qui tient compte de l'avis des victimes ou de leurs ayant droit. Les solutions existent, comme en Afrique du sud hier et dernièrement en Algérie, un tribunal et un referendum de concorde civile par exemple.

Joe (Yanis le R.)

22 octobre, 2005 13:46

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Un utilisateur anonyme a dit…

Merci Joe.

ça commencè à être interessant!!

tu dis quil faut diferencier attitude raciste et systhème. tu as raison. en mauritanie il n' y a pas d'institution du racisme pour 3 facteurs.

-nous sommes tous musulmans donc cette institution contredirait notre vie en tant musulmans et serait difficile de faire "avaler" aux beydanes mêmes.

-la mauritanie est un petit pays qui ne pourrait resister à une reaction internationale contre telle institution (car n'oublie pas que le pays est independant seulement en 1960 quand le systheme d'appartheid etait déjà totalement décrié sous la menace de sanctions et que les noirs des USA ont arraché déjà les droits civiques).

-la mauritanie (meditant probablement ces precedents) n'avait pas besoin de l'inscrire dans les textes si elle pouvait subtilement le faire par l'entremise de la generalisation de l'arabisation.

je crois que tu as une part de raison quand tu laisse entendre qu'il n' y aurait pas un plan au prealable conçu et executé. mais il est difficile de le prouver, en tout cas pas de la manière de l'affirmer simplement.

cece dit,le racisme pour moi cesse d'etre une simple attitude dès lors que cette attitude est adoptée par pluiseurs individus detenant le pourvoir dans l'exercice de leur pouvoir sans que rien ne vienne le corriger. Parce que en definitive plus que les "causes" ou "raisons" ce qui importe c'est le resultat. Regarde bien où se trouve notre chère mauritanie avec au moins 50% de sa population noirs et un CMJD avec seulement trois membres de cette composante noire.

Je regrette c'est la realité en mauritanie (avec toutes les nuances que tu voudras, mais c'est la triste realité). Mais cela n'a rien à voir avec les USA , l'Afrique du Sud ou le Soudan. je dirai à chaque pays sa forme de pratiquer le racisme. c'est comme la laicité, tu sais très bien que l'etat d'Irak de Sadaam Housein était laic, et que en meme temps l'etat français de François Miterand l'était!! a chacun sa specifité, le fond demeure le mème quant aux but et consequences.

pour le reste, dire que les Flam representent 1% je crois que c'est aller trop vite en besogne. l'histoire nous le dira

enfin, si mon cher Joe tu es pret a descendre dans la rue pour protester contre une eventuelle arrestation d'un membre des flam, pourquoi tu ne descends pas dans la rue déjà pour demander le retour des deportes?

Je vais te dire une chose qui va te decevoir car je crois que tu es un patriote juste et sincère. Le pouvoiir actuel ne reconnaitrait meme pas les Flam, car il leur taxerait de parti ethnique et raciste a moins que OULD YESSA et ses amis du MDI (s'ils existent encore) leur pretent "main forte " et s'inscrivent sur la liste demandant leur reconnaisance. Evidement on me dira que les maures s'ils ne militent dans les Flam c'est que les Flam sont racistes!!!! la quadrilature du cercle !!!!!

Pauvres de nous!!

Ps : j'apprecie ton talent de moderation.

fraternellement.

22 octobre, 2005 15:29

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Un utilisateur anonyme a dit…

Je voudrai en poursuivant la discussion faire de qq commentaires sur la composition du CMJD et le "score" du Flam.
Effectivement le CMJD n'est pas représentatif de la population en terme racial et peut être tribal pour ceux qui peuvent voir les choses sous cet angle. Un conseil militaire à ma connaissnce n'a jamais été representatif et ne le reclame pas! Seul un régime démocratique peut être représentatif mais en termes d'idées et de programmes politiques. Pour ma part je serai plus representé par un "négro-mauritanien" qui défend mes idées qu'un maure avec lequel je ne partage que la couleur de la peau (parfois c'est même pas le cas!) et la langue maternelle. Je pense que la composition du CMJD est aussi l'héritage du passé, mais ce qui importe c'est le projet qu'ils nous soumettent. Devons nous les bouder parcequ'ils sont à 80% beydanes, je ne pense pas. On pourrait aussi dire qu'il n'y a pas de femme! C'est tjs cet héritage qui nous suit...
Au sujet des Flam, je n'ai dit pas qu'elles n'obtiendront qu'un score de moins d'1% aux futures élections si elles y participent, ce serait très osé de ma part. Ce que j'ai voulu dire c'est que si les Flam obtiennent un score très faible elles risquent de disparaître et c'est peut être une crainte des dirigeants actuels du mouvement. Dans une configuration d'exil et de refus, il persiste tjs ce mistère de la représentativité qui est tjs mieux qu'une réalité difficile à accepter. J'espère bien sûr que ce n'est pas le cas.
Par contre une idée que tu as avancée et qui est pertinente dans ce cas c'est le refus probable du gouvernement (ou plutôt du CMJD)d'une reconnaissance comme parti pour des raisons liées au projet politique des Flam qui restent tjs les forces de libération africaines de Mauritanie. Mais on pourra tjs dire que nous sommes tous africains et peut être que ça passera mieux... Et puis on peut tjs changer de nom, on a déjà vu le MND, les Kaddihines, UFD-EN, AC etc changer de noms sans changer forcément de politique et c'est pas plus mal quand il le faut. Vous savez dans l'ensemble tout ça c'est pour l'intérêt général de la Mauritanie et non pour des intérêts particuliers ou des projets personnels. Je pense que vous ne voulez pas d'un parti religieux ou ethnique ou tribal. Nous devons tous défendre des idées de justice et d'égalité pour tous les mauritaniens, ce qui n'a pas été tjs le cas jusqu'ici. Ce n'est pas le projet qui permet la redistribution des postes ministériels ou autres selon des critères de races ou autres qui est le plus attendu par les mauritaniens, j'espère.
Il y a qq mois tout était bloqué, maintenant on commence à entrevoir l'horizon grace au CMJD et à lui seul car la population s'était tjs resignée dans une fatalité qui remonte à très loin, une autre histoire d'héritage...
La balle est dans notre camp, à nous tous d'assumer nos responsabilités et de nous défaire enfin de toutes nos chaînes.

Joe

22 octobre, 2005 22:47

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Un utilisateur anonyme a dit…

A Joe,

Tu as raison quand tu dis qu'un comite militaire ne te represente pas, j'ajouterais qu'il ne represente rien sinon la force des armes dont il dispose!

Mais tu as encore plus de raison quand tu dis qu'il est le fruit d'un "heritage" du passé,(moi jajouterai d'un heritage de pratique de racisme, qui a conduit que à cette ironie: meme si Ely et ses camarades voudrianet aujourd'hui incorporer des officiers noirs dans leur mouvement, eh bien ils n'en trouveraient pas!! Tous laminés, destitués ou bloqués dans des grades inférieurs)).
LE CMJD EST BEL ET BIEN REPRESENTAIF DE LA REALITE DE DOMINATION RACIALE ACTUELLE EN MAURITANIE.


Pour ce qui est ne pas bouder des gens parce qu'ils sont des maures, personne n'a dit de bouder le comité parce qu'il est à dominance maure. D'ailleurs qui est le naif qui pourrait imaginer un comité militaire dans la mauriatnie de l'apres Taya qui ne soit pas à dominante maure? Non, s'agit de voir la realité en face. Ce cmdjd, en plus de ce que j'ai dit plus, ansi que son gouvernement, n'ont fait aucun geste vers la communaute negro-africaine qui à tort ou a raion formule des griefs dont le passif humanitaire n'est pas des moindres, alors qu'il s'est empresse de liberer des beydanes auteur de coup d'etat ayant entraine des morts!!. Car ce qui le preoccupe ce comité c'est la reconciliation nationale (maure ou tribale) pour sauvegarder le systeme, et non la vraie reconciliation NATIONALE. Peut être parce que les noirs ne menacent pas et n'ont jamais menace l'unité nationale, et je m'en rejouit, malgre que c'est ce qui fait que le Systeme se desinteresse de leur revendications.

On ne parlera de vrai democratie en mauritanie, donc de choix democratique de ceux qui doivent nous diriger, sans regler au prealbale des problemes tres graves que sont la racisme, le tribalisme et l'escalvage. car sans une solution de ces problèmes la democratie n'est pas possible. c'est ma conviction profonde. je sais que ce sont des problemes de difficile soulution, des problemes qui font peur mème, et que tres souvent la solution consiste à le nier tout court. Mais je suis sure que tu conviendras avec moi que nous devrions fatalement les aborder si nous voulons nous hisser au niveau des nations democratiques, qui toutes dans un moment ou un autre de leur histoire ont du aborder ces problemes ou des problemes aussi gravemnent similaires.

fraternellement.

23 octobre, 2005 17:20

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Un utilisateur anonyme a dit…

Cher ami et compatriote
Je pense comme toi que la question nationale doit être abordée avec franchise et clarté. Ce n'est sûrement pas en l'occultant que nous apporterons une solution. Les passions se sont sans doute dissipées et il est temps de voir maintenant les réalités en face.
Tu dis que le CMJD a libéré les putschistes de 2003 condamnés et "responsables" de morts parce qu'ils sont beydanes pour préserver une concorde beydane et non nationale. Je crois savoir que le CMJD avait mis du temps (1 mois) pour le faire après la libération des islamistes modérés innocents. On peut en discuter et trouver injuste le sort des putschistes négro-africains de 87 qui n'avaient pas fait de victimes même si certains dont des hommes politiques reconnus notamment au MND pensaient que cela pouvait entraîner une guerre civile avec ses milliers de victimes possibles. Ca reste une question sans réponse et on ne peut justifier la mort d'hommes. Ce qui était permis en 87 n'est peut être plus possible en 2004-2005, c'est l'évolution du temps pour le plus grand bien de tous d'ailleurs et c'est peut être pas seulement un problème de race (il y a eu aussi en mars 81 des exécutions qui ont frappé des officiers beydanes que je sache). Ce qui est sûr c'est que la mort des derniers n'excusera pas la condamnation des premiers et la comptabilité macabre est triste et ne nous sort pas de nos interrogations. Libérer les prisonniers est un acte simple qui ne demande pas plus d'une journée avec la signature des documents, l'ouverture des portes des prisons et l'accompagnement des personnes à leur domicile.
Le CMJD a décrété une amnistie pour tous les opposants politiques et a appelé tous les mauritaniens à l'étranger à pouvoir retourner au pays.
Le dossier des mauritaniens victimes des exaction du régime (ou pouvoir) précédent est un travail de longue haleine qui nécessitera des mois voire des années. Et pour cela il faut poser les bases d'un état de droit et surtout remettre la justice sur de bons rails. Sinon tout ce qu'on ferra risque de tomber à l'eau et justice ne sera pas faite. Une constitution votée et de nouvelles institutions élues auxquelles les réfugiés à l'étranger doivent bien sûr participer (avec la carte de réfugiés du HCR ou des institutions de demande d'asile politique)doivent permettre d'aborder le sujet en toute légalité et dans le respect des droits de chacun.
Nous devons être capables de ce que d'autres pays ont pu faire dans le dialogue et la concertation par le passé et dans notre continent.
Il se peut que ceci nécessite la création d’une commission qui peut s'appeler sans surprise «Commission de la vérité et de la réconciliation» laquelle aura pour mission de collecter le témoignage des victimes, d’entendre les supposés responsables, d'analyser le contexte et l'origine de ces horribles événements et de tirer des conclusions en public (radio et télévision). Ceci permettra aux victimes de connaître la vérité et de les soulager et aux agresseurs de demander pardon. D’ailleurs, en Afrique du Sud, «l’amnistie juridique n’a été accordée qu’en échange de la vérité comme contrepartie d’une forme de réparation morale» .
L’amnistie générale déclarée par le CMJD, même si elle peut être correcte sur le plan politique, n'est pas suffisante et perpétuerait une culture de l’impunité qui augurerait mal de la lutte contre le crime et la violence dans le future.
Voilà ce que je pense que nous pouvons faire dans les 2 ans suivants la mise en place des institutions démocratiques.
Pour ce qui est de la lutte contre le racisme, les sequelles de l'esclavage (plus que l'esclavage car je pense qu'on fait souvent l'amalgame) et le tribalisme, c'est un état fort (avec une justice indépendante, une sécurité sociale pour tous, etc.) qui est le seul rempart.
Les mauritaniens ont besoin de se reconciliés avec eux mêmes. Je pense que nous sommes sur la bonne voie mais le chemin est encore long.
Comme il est facile de détruire et difficile de construire!

Joe

23 octobre, 2005 23:03

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Un utilisateur anonyme a dit…

JOE,

J'APPRECIE TA BONNE VOLONTÉ, MAIS JE SUIS CONVAINCU QUE SANS SOLUTION, OU DEBUT DE SOLUTION DE CES PROBLÈMES QUE J'AI CITÉS, IL N'AURA JAMAIS DE DEMOCRATIE EN MAURITANIE QUI GARANTISSE TELLE SOLUTION. TU VERRAS AU TERME DE LA "TRANSITION", ET ON EN REPARLERA. PUISSE DIEU QUE LES EVENEMENTS FUTURS ME DEMENTISSENT!

FRATERNELLEMENT.

24 octobre, 2005 10:25
Le premier message sous le pseudo de Yanis le R. sur le net (blog X Ould Y) et la suite, la rencontre cybernétique d'amis formidables...


Cheikh est un génie, mais comme tous les génies ( je ne parle pas de "l'enfant noir"), il mélange Ibn Roumi et Goëthe, c'est pas grave! Pacco un rebelle, un peu parano, X-ould-Mauritanie confirme tout puis trouve une parenté avec notre x-ould-y, peut être le x... et enfin notre cher Maatala, ayant des entrées chez les militaires ou plutôt connaissant l'entrée du menu ramadanien militaire, il continue à contruire des chateaux imaginaires sur les ruines de notre ancien dictateur "bien aimé"...
Moi, je m'en fous de vos mecs voleurs dont "le bien-aimé", fils de grandes tentes de de 6 m2, dont les ancêtres ont appris par coeur 2 à 3 bouquins jaunes poussiéreux qui reprennent tjs la même histoire... Je ne parle pas des gueux d'émirs sans seroual, ceux là sont encore pire...
Vous restez tjs à des siècles des autres et à réciter Ibn Roumi ou El Moutenebi. Et puis quand on écoute les récits de grand mères du 7 ème siècle, c'est l'extase. Je me dis parfois nous sommes de vrais crétins, votre serviteur bien sûr compris. Et puis je suis parti très loin avec bcp d'autres et j'ai découvert la vraie vie.
J'ai oublié le con du front national mauritanien celui là il n'a rien compris à rien, même ceux qui n'ont rien compris, vous autres mes chers amis, désolé mais c'est comme ça, vous ne le comprennez même pas, c'est dire la cata...

Yanis le rebelle (l'autre visage de J.)
25 octobre, 2005 19:59

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Cheikh a dit...

Eh, le rebelle,
J, le visage...
Enfin, je veux dire
Mon frère Yanis,

Tu n'écoutes vraiment pas, ou tu ne veux pas lire: j'ai dit que je suis "susceptible"... Pourquoi tu me traites de génie:Tu veux que je j'enfile les Rangers ou que je devienne carrément mytho? Le génie n'existe pas, c'est "une métaphore inventée, un jour d'ennui", pour doper la crédulité des enfants et enraciner, semer celle des futurs pseudo-adultes. L'intelligence est un postulat ségrégationniste: quel sarait donc l'organe qui gèrerait ce genre de supplément ( de biologie, de nature) que l'on suppose tjs chez les individus que l'on veut promouvoir et privilégier...Je nous comprends, je crois !

Yanis,
T'es pas sympa quand tu dis que je confonds Werther et le persan. Mais si tu le dis, toi si clairvoyant, c'est que tu dois bien avoir une raison: laquelle?

Quant à nos références "jaunies", fais gaffe à ce que la couleur ne soit pas dans l'oeil que tu poses sur nous! Flaubert disait un truc cool du genre: "le monde prend la couleur des lunettes avec lequel on l'observe".Remarque, t'as peut être raison, je dois être victime du génie de la confusion: je voulais dire non pas Flôôôbert, mais Roumi, non plutôt goëthte

Si je dois te concéder que nos "penseurs" ont souvent tourné en rond, je ne peux oublier de te signaler que cette "littérature jaune"- comme tu sembles adopter cette terminologie-là- a du bon. Comme tout effort mental en fait-pour ne pas dire "intellectuel", ce mot étant aussi dangereux que "génie": surtout en RIM.

Par contre, Yanis,mon frère, t'as raison de nous tirer dessus en bloc, dans le tas, n'est-ce pas, les autres?: il faut aussi le faire à fond pour secouer le "roseau dé-pensant" mauritanien.
Je me demande si ce n'est pas, pour avoir compris cela, que X ould Y tire à bout portant...
Enfin et en plus, Yanis le rebelle,t'as eu l'élégance de pas manquer d'amitié et d'humour.

Pour te montrer que j'ai été sensible à ta critique et ton humour: un petit Abu Nawas pour la route, au nom de la fraternité et l'humour:c'est pour rire qd même!

Qul limenn yeda'i vil ilmi velsevaten
Alimta cheye-enn we qhabett an-que Echc-ya-ou

Cheikh

P.S: t'as raison pour "la cata..."
25 octobre, 2005 20:46

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Moi, je ne dis pas Wakheret ni ne demande un doua, chacun est comptable seul devant l'Eternel.
Cheikh est aussi un philo(dophe), pardon sophe bien sûr, j'ai failli faire un écart qui appartient à une enfance nouakchottoise turbulante d'avant notre ancien dictateur "bien-aimé". Je crois que ce titre était aussi celui du Roi Louis XV, pardon, c'est c'était d'autres lectures que les pages, non les livres, jaunes... Décidément je me mélange, c'est vraiment l'aventure ambiguë.
Qu'est ce qu'il est devenu l'autre taré du FN mauritanien qui n'accepte pas l'origine lointaine de certains de nos "sauveurs". D'où vient-il lui? Du Yemen peut être? Et moi du Portugal sans doute? Alors, moi je lui préfère nos "marocains". Il doit trouver que nos frères du fleuve sont peut être sénégalais ou maliens? Le pauvre et dire que cette espèce existe, respire et se rase le matin sans penser à autre chose qu'à emmerder les autres (la présidence des cons peut être aussi). Il ne mérite même pas un psy, attendez c'est une consult payante avec un diagnostic et un traitement, le mec est foutu, le diagnostic est clair, le traitement n'existe pas...
Et l'autre x-ould-RIM, une charabia indigeste qui finit par une queue de poisson, genre pardon à toute l'humanité, du n'importe quoi, à mille lieux des réalités. Toi Cheikh qui t'écoute, tu dois avoir l'obligeance devant tous de le raisonner car il doit kifer un peu ( à la marocaine), vu ses discours, on dirait qu'il est sorti du congrès du PRDR, vous voyez , je suis à la page...jaune, pardon encore un écart de ma part...

Yanis le rebelle (l'autre visage de...,on s'en fout...)
25 octobre, 2005 22:01

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Cheikh a dit...
Salam, Yanle rebelle !

Chapô pour "dophe": drôle,perspicace, et bien trouvé !
Pour autant, c'est toi que je vais "raisonner"; cette fois-ci seulement: X ould RIM, il pense comme nous tous, jaunes ou moins jaunes, à nos frères "déportés" et tous ceux qui, comme eux, sont encore "portugais" pour nos tarés, ces accès de notre identité trouble! D'ailleurs,ils ne savent tjs pas, ces frappés du ciboulot, tout ce que "la génèse dudit Portugal" doit à leur "prétendue" odysée arabo-islamique en Occident. Dophe, tu l'as dit, encore de ces références jaunes que tu n'apprécies pas!!!

Yanis: C'est lequel, le facho que tu as répéré sur le blog: j'en ai croisé un mais il a déguerpi: bonne route et bob ramadan : ça t'énerve, toi, ce côté humain du grégarisme: le sens( plutôt souci) du pardon, de la tolérence ?

Eh, tu serais pas un peu "Deffeu-sophe" par hasard: songerais-tu à nous fourguer un "Roi Soleil" dans ce désert dont l'astre original ne brille pas pour tout le monde? Ah, vous les rebelles: toujours si incorrigibles!
Par ailleurs, si tu as pris rencart avec l'Eternel, équipe-toi de Dou'a,mon frère: je te le jure, l'autre, ça compte. Envierais-tu le sort déplorable de ceux qui te te traitent chez toi comme un "portugais"? L'amour de l'humanité, c'est la moindre attention que l'on peut avoir pour la survie de et à "soi"...Autrement dit, s'il n'y avait pas ces "autres" ("l'enfer" pour toi, excuse, je voulais dire, pour Sartre!), qu'en serait-il de toi, de moi...Je pense que c'est plutôt l'autre qui fonde le "moi": je ne sais pas si c'est moi qui m'écoute ou si c'est Ould Rim qui m'écoutes (dans ton écrit: lis ce que tu écris, de grâce!) , mais je suis sûr que s'il n'y avait pas Yan ou tous les autres, je n'aurais pas une conscience précise de moi. Ce n'est pas dire que l'autre me renvoie toujours l'idée que je me fais de moi ou de lui, mais il faut reconnaître que s'il n'y avait pas le "charabia de Ould Rim" ou "Ould Y" ou la rebellion du "two faced" rebelle (comme disent les flematiques anglais) pour m'interpeller, je ne pourrais pas être. Tu me vois, tu te vois: toute la journée à s'entendre dire CheikhCheikhCheikhCheikhCheikhCheikhCheikh? Tu entends le brouhava de la série d'onomatopées qua ça fait? Essaie avec Yanis ou Rebelle ou J...Ou X: c'est sifflant, non!

T'as tort de nous "rejeter" en faux frère que tu es (je plaisante), nous sommes peut-être le meilleur de...toi.
Je te sermonne parce que je sens qu'il y a beaucoup plus de proximité, de fraternité que de marginalité dans ta rebellion. Du courage, un p'tit effort, et tu vas nous aimer comme t'en as envie!!!
Sinon, si tu continues, je te gave avec du Enrico jauni d'origine : "enfants de tous pays, et de toutes les couleurs...: je continue ou tu arrêtes?

A bientôt

Cheikh

P.S: rien ne presse pour nous aimer, défoule-toi encore un peu: fais nous entendre la "crasse de nos oreilles" (OUSSAKHOUDHEYNATNA). ça fait un peu maso, mais c'est cool: ça va mieux après. FIN DES RESO-
25 octobre, 2005 22:55

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Cheikh a dit...
Re: Salam, Yanis

Comme je te sens énervé sur les bords, je rectifie de suite: j'ai voulu écrire: flegmatique. Mais j'ai plombé la lettre "g" de mon clavier (Ctrl C, Ctrl V: tu connais)... Donc, pas de raison de penser que je doute de ton ardeur!

Te fâche pas, tu vas voir: la prochaine fois, je lui en enverrai à ce X ould Rim, et même face au "philodophe" que je suis, je te prêterai main forte: aie confiance!

Crois-moi, je te raconterai alors l'enfance du côté de "Legleytatt"... Quelle balade!

Fraternellement

Cheikh
25 octobre, 2005 23:08

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x-ould-mauritanie a dit...

Cher Monsieur
Je trouve que la qualification de charabia et en peux déplacer dans un débat et n’apporte pas de positive a notre débat qui n’ai pas personnelle mes plus tôt sociopolitique sur notre avenir qui travers une tempête.

Je souhaite tous simplement de préciser que ci j’ai défendre une cause ce sera la cause mauritanienne dans sont ensemble.

Pour ce qui concerne ma position sur les régimes PPM, HEYAKEL, PRDS1, PRDR1&2, PR-SIDIBABA, PR-MOKNASSE, PR-MAWLOUD, PR-AHMED, PR-MESSOUD, et la STAR de PR-EDARJE ELMENE alias Moustapha Abeidarrahmane et les CADIHINE,
Je m’excuse mes je trouve que leur faire confiance et une erreur monumental.

En ce qui concerne CMJD, pour moi son sur le banc de la qualification en attendant le bilan des engagements pris devant le peuple,

Si il respecte leur engagements, et je précise que je ne suit pas naïf, pour ne pas savoir qu’ils ont respectée leur engagements, dans ce cas je te le dit devant ALLAH ils auront mon respect a vie et je pense que toute la Nation leurs accordera avec mérite le respect.

Nous avons supporté 18 ans avec la première ‘’république’’ et la ‘’2em’’ et la ‘’3em’’ et rien na changer au contraire la situation s’aggrave.

Déjà rien que la façon dont le président du CMJD a fait son discoure debout devant sont peuple et non assis comme un MELIK qui s’adresse a ces sujets, pour c’est déjà un respect qui mérite un point, tu peux me dire que c’est du cinéma, je te direz tems mieux. Au moins sa me confirme que les dirigeants par la force commence a comprendre que l’ère nouvelle s’impose.

Je te donne un autre exemple qui est peut être insignifiant pour toi, mes moi je lui est donner une explication malgré que je ne suit pas d’accord avec sont contenu et j’estime que ni le Président du CMJD ni l’argent ne peux protéger qui conque pour faire face la justice.

Mes dit un seul de nos présidents qui pus tenir des propos diplomatique sans gène et sans tabou sur la situation d’un leader de l’opposition, d’un ancien président,
Pour tant le président du CMJD a été interrogé sur le sujet et il a répondu sur la question et je te répète que je ne suit pas de sont et je confirme que ni lui ni quatre ne peuvent protéger éternellement de la justice, un jour ou l’autre il fera face a ces responsabilité, seul ALLAH protége mes ALLAH yaghvirou EDHOUNOUB we la YAGHVIROU hague EL MOUSLIME ALA AKHIH seul grâce de sahibou al hague peux épargner.

Mes ould taya n’ai pas forcement coupable il peut être c’est arguments qui peuvent donner une autre réalité, en tous cas il a une partie de la responsabilité de la négligence de l’intérêt pour avoir confier des responsabilités d’une grande importance ou l’intérêt des citoyens en dépanader, pour ce qui est des exécutions d’homme dans des circonstances pas claire la justice doit déterminer la responsabilité peut être qu’il na jamais donner l’ordre pour assumer cette responsabilité, mes pour mètre chacun dans sont droit il faut l’ouverture d’une instruction de justice et a cette justice de trancher.

Et je t’assure que je n’ai pas d’estime pour ould TAYA ni pour un autre ex président mauritanien, mes cela ne veux pas dire que je ne doit pas être objectif avec Ould Taya ou Le président du CMJD

Si nous voulons une démocratie notre devoir c’est de réclamer la justice me nous ne pouvons pas être le juge en même temps, c’est aux institutions de notre justice de trancher et j’espère pour tous qui vont passer devant cette qui déjà sortie de sont tourbillon.

Quand j’ai lu le rapport de la bonne gouvernance je vous franchement que l’équipe qui la préparer na pas encor été informer de la période de transition

C’est toujours les pages remplis d’encre en sans contenu crédible et sa été fait a la hâte et avec de la négligence, vous s’avez combien de temps il faut pour faire état des lieu et un plan de stratégie pour entreprise 5000 salaries pas moins de 6 mois et cette entreprise n’ai pas comme notre administration, cette entreprise a tout en service d’archive et de dossier et les base de données qu’il faut juste migre avec des applications pour en tirée le contenu

Vous savez la situation de nos archive individualisé chacun dans son mode assis sur EEGOUDOU mayebgui had echouvhem même sa sécréter na pas accès a ces dossier

C’est cette commission de mauvais gérant hier qui viens comme de nouveau nous dire voila il faut 2 mois pour faire la situation c’est gent du MAED il oublie qu’il font 7 mois pour prépare un dossier d’un programme a présenter a la B.M la franchement je déçu.

N’emperlons pas du contenu contradictoire.

Bon bref ALLAH YATINE YATIL MOUSLIME ELAVIA YASER NINE VADLOU OU NEAAMTOU

Salut
26 octobre, 2005 00:05

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Cheikh a dit...
Salam,

Yanis le rebelle: tu vois que je te l'avais dit que X ould Rim ne méritait pas "ta rebellion"!

Que penses-tu de sa clarification: c'est cette attitude qu'il faut avoir en attendant: l'éternel, comme tu dis!Prends en de la graine un peu, sors tes méninges et ton inspiration de l'"exil": le despotisme(Louis XIV) même éclairé, c'est pas mieux que CMJD ou n'importe quelle autre construction alphabétique.
Yanis, toi qui n'aime pas les "pages jaunes", fais un tour de France, et un stage de "déconstruction " chez Dérida.

En espérant que l'explication de "X ould RIM", comme tu dis, t'a touché même si tu ne la partages pas, je dirai quand même, à X ould Mouritann, que s'il est incontestable que le CMJD a lancé des signes forts-comme cette reconnaissance, une fois le coup de palais militaire accompli, que désormais, dans le pays des coups d'état, on peut briguer le pouvoir et réussir son coup sans être garanti ou capable de le garder...-, force est de reconnaître que le processus décisionnel que cette junte déroule pour asseoir la transition n'est pas exempt de ratages, de rendez-vous manqué avec l'Histoire:
En douceur certes, mais alors: pourquoi le tapage? En son temps pour les déportés et les "accusés" d'islamisme (en RIM, il faut aussi le rappeler), les esclaves et les "Portugais" en tout genre: ça fait un peu beaucoup, et ça craint d'abord et à terme!!!

Moi, je suis pour Allah
Et le débat ouvert et fraternel. Cela ne veut pas dire que l'on doit te prendre le chou, Yan. mais franchement: essayons, ici, de discuter zen. Sans cadeau aucun!

Fraternellement

Cheikh

PS: j'avais dit : "fin des rezo", et là, je crois que j'ai été lourd: Pardon. "Pan sur le bec", comme dit cette vieille commère de "Canard enchaîné"
26 octobre, 2005 00:38

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Cheikh, j'accepte ta médiation car je ne comprend pas tout x-ould-Rim. Il nous parle de EEGOUDOU et je crois qu'il parle de notre "bien-aimée" Aïcha, notre Pompadour. Elle, elle n'a pas eu froid aux yeux pour tout dire, sa sécrétaire, pardon sa hakamtha, sait tout. Le reste, c'est sans doute très pensé, très refléchi,il faut sans doute un sortant de l'X (l'autre, rue d'Ulm ou Palaiseau)...
Moi je reste un héritié des lecteurs des livres jaunes que notre Cheikh n'aime pas qu'on y touche. Désolé mais le dernier que j'ai feuilleté d'une centaine de pages (jaunies, je n'y peux rien), c'était une seule phrase longue, longue, longue... Et puis c'était un autre Tefsir, le centième dans le registre, et une page pour expliquer une autre explication d'une phrase qui intrigue: "se laver le visage". Ouf, c'est pas évident... Mais on s'en fout de comment laver son visage, il faut le laver, c'est tout et passer à autre chose... C'est peut être ce qui explique notre retard scientifique et technologique pendant 2 siècles, alors qu'on passait le temps à expliquer l'explication de comment se laver le visage, une centaine de traités et des milliers d'"érudits"...
Pardon Cheikh, toi aussi ton prénom vient de cet héritage où nos érudits à 3 sous étaient portés comme des demi-dieux. El cheikh ou le chèque sans provision... Pardonnes encore mon délire.
Au fait, tu vois bien que le fêlé du FN RIM est de retour, il parle de fils de lions ou de loups et apprend à faire des jeux de mots. Le comble quoi. Pourquoi pas de felins aussi, monsieur le fêlé? Il veut chasser les "marocains", les "sénégalais", "les maliens", les "portugais" bien sûr, comme ça il trouve que ceux qui sont très clairs de peau (ou très foncés) n'ont pas leur place à coté de lui, lui le gris, le cuivré, lemssadi.
Enfin mes excuses à x-ould-Rim pour avoir dit "charabia" à propos de son texte, en fait c'était "arabe" en espagnol ancien, voilà on retourne à Grenade, à Nizzar et je vous dit au prochain rendez-vous fi medkhali el hamra..., la redemption, sans majuscule bien sûr...
Au fait notre x-ould-y s'ennuie-t-il ou est-il trop sérieux?

Yanis le R.(J.)
26 octobre, 2005 19:03


[...]

N.B.:

Certains messages signés "Yanis", sur le blog de X Ould Y en 2005, ne sont pas de Yanis le R., c'est d'ailleurs pourquoi le pseudo véritable a été enregistré sur blogger en bleu pour éviter la confusion et son utilisation par autrui.

20 janvier 2007

L'ALTERNANCE POLITIQUE, UNE NECESSITE IMPERATIVE POUR LA DEMOCRATIE

Il est impératif que l’ancienne opposition prenne les rênes du pouvoir après mars 2007. Cela constitue la sauvegarde de la démocratie et la meilleure marque du véritable changement attendu.

Le pouvoir militaire par la voix de son chef considère que les mandats présidentiels renouvelables indéfiniment expliquent la naissance d’un système de pouvoir autiste et la dictature qui s’en suit. C’est là le seul changement significatif des modifications constitutionnelles de la période de transition. Tous les acteurs politiques mauritaniens ont adhéré à ces choix qui ont eu l’approbation de la population après un referendum entaché de parti pris et qui n’a pas été un exemple de scrutin démocratique.
Ainsi les journalistes à la Télévision nationale portaient le badge « oui à la constitution » comme si en France ou dans un autre pays de l’UE, il était concevable qu’au referendum sur l’Europe, qui avait l’accord du pouvoir et de l’opposition, un journaliste du service public ou même du service privé pouvait porter un signe de consigne de vote...

Les listes indépendantes actuelles ne peuvent être considérées comme indépendantes que si les personnes qui les constituent ne sont pas des transfuges de l’ancien parti au pouvoir. Car comment se prévaloir de cette étiquette d’indépendant quand on a été membre du PRDS jusqu’au coup d’Etat du 3 août 2005 et qu’on a participé de façon active à toutes les décisions prises jusqu’ici. Pourquoi cette volte-face et ce retournement de veste spectaculaire et à ce moment précis si ce n’est que parce que le pouvoir qui est la source première de leur engagement politique a changé de main ? C'est aussi simple que cela.

Autour de nous, dans la sous région africaine, les processus démocratiques ne sont devenus stables qu’avec l’alternance au pouvoir: au Sénégal, c’est la victoire de Wade et du PDS qui a mis fin à des années troubles avec le fameux slogan du Sopi; au Mali, c’est Konaré, l’ancien opposant de Moussa Traoré qui a incarné le changement avec l’ADEMA puis ATT, un candidat indépendant a consolidé l’acquis démocratique; au Maroc, c’est l’arrivée au Gouvernement de Youssoufi et de l’USFP (ancienne UNFP de Ben Barka) qui a marqué une nouvelle étape vers l’ouverture démocratique.

Le changement ne se réalisera en Mauritanie que s’il y a un signal fort de rupture avec le passé, une vraie impulsion politique et une neutralité des acteurs de la transition. Les responsables militaires du CMJD, responsables du « changement » selon leur expression ne peuvent pas être considérés comme d’anciens membres de l’ancien parti au pouvoir. C’est là la différence avec les anciens ministres dont certains étaient directeurs de campagne du dictateur déchu, c’est dire leur compromission.

Le seul bloc de partis actuels qui est à même de représenter et d’incarner l’alternance salvatrice est le CFCD (Coalition des forces du changement démocratique). Il s’agit d’un constat clair et limpide qui ne laisse aucun doute pour tout observateur de la politique en Mauritanie depuis ces 2 dernières décennies. Les nouvelles figures qui veulent s’affirmer comme véritablement indépendantes doivent confirmer leur constance et prouver leur engagement pour le pays. Elles deviendront peut être incontournables dans 5 ans, si elles seront toujours là...

Notre pays qui fait l’apprentissage difficile de la démocratie trouve dans une certaine classe politique et dans ses agissements partisans un très mauvais exemple de l’expression libre de l’opinion et de l’engagement politique. La seule parade reste l’alternance politique au pouvoir et le retour des militaires dans leurs casernes avec un mouvement général de leur hiérarchie sous la direction du nouveau Président de la République, chef des Armées, dès sa prise de fonction.

Nous ne sommes plus qu’à quelques mois de la fin du processus de transition et les derniers évènements ne sont pas très rassurants. Saurons nous tous redresser la barre et faire voguer le bateau de la démocratie vers le bon port, celui de la stabilité, de la justice et du développement ?

Yanis, le 19/10/2006